Comme une fouineuse qui essaie de se faufiler en catimini, j'ai commencé à emprunter les ruelles, plutôt que les rues de Montréal, pour me déplacer. Afin de découvrir et de vous montrer un visage de la ville différent de celui que tout le monde, touriste ou non, voit au quotidien.
Les ruelles sont très intimement liées au développement et à l' histoire de Montréal, comme l'explique le Centre d’histoire de Montréal
« Avant que n’apparaisse la ruelle, la multiplication des logements à l’intérieur d’un même territoire oblige à créer des voies de service donnant accès à la cour arrière. Ces voies sont les portes cochères qui s’ouvrent sur des tunnels entre deux maisons en rangée et par lesquels le bois de chauffage peut être livré et entreposé. Dans ces cours arrière, on retrouve des étables et des dépendances ou parfois même des logements plus ou moins salubres. […] La ruelle apparaît en 1846 avec la mise en vente des grandes fermes bourgeoises et la planification urbaine, orchestrées par des architectes d’origine britannique. »
Tout au long de cette fin de siècle et jusqu’en 1930 environ, toutes
sortes de raisons ont contribué à la multiplication des ruelles : codes
du bâtiment visant à dissimuler déchets, livraisons, cordes à linge,
pensions pour chevaux ; boom immobilier à cause de la demande croissante
de logements ouvriers. Ces derniers étaient construits sur des lots
étroits; pour amoindrir les coûts et la perte d’espace, les portes
cochères sont remplacées par des voies parallèles aux rues et donnant
accès à l’arrière des lots.
Du temps lointain de mon jeune âge, le seul endroit où les enfants pauvres du centre ville dont je faisais partie (et qui n'allaient pas à la garderie puisqu'elles n'existaient pas) pouvaient jouer, était les ruelles et les fonds de cours. Avec le temps, la gentrification et la montée en flèche de la popularité du centre-ville et de certains quartiers, les ruelles se sont faites de plus en plus coquettes se transformant en véritables couloirs d'art à ciel ouvert et parfois même en oasis de détente pour les résidents. C'est, donc, le Montréal-ruelles que je vais vous faire visiter tout au long de l'été, bout par bout, en commençant aujourd'hui par la ruelle qui, au sud est, longe la rue Wolfe
C'est Wolfe qui serait content de savoir qu'en arrière de la rue qui porte son nom, il y a une ruelle sans nom mais plein plein de graffitis..
Bon retour à Montréal! Tu connais l'écrivain André Carpentier? Il s'est lui aussi intéressé aux ruelles de Montréal. Lorraine
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