samedi 21 septembre 2013

Anne ma soeur. Anne... dans les rocheuses

Que vois-tu venir?    l' automne ma chère puis l'hiver, ma chère.

Eh oui l'automne se profile itou  à l'horizon de Calgary.  Demain peut -être... pas aujourd'hui en tout cas: un peu plus tard car aujourd'hui,  la température était d'humeur  plutôt estivale : température autour de 28, un soleil si éclatant  avec cet air narquois qu'on lui connaît quand il se prend pour dieu et devin assis sur son  char de feu. Attention,  mesdames et messieurs: l'hiver est  bien à vos portes, je le vois, moi, venir: il  n'attend que le bon moment pour vous prendre par surprise!
C'est déjà fait lui ais-je répondu tout de go:  avant-hier, la première neige  est tombée sur les rocheuses.   De ma fenêtre, j'ai vu au petit matin    la blanche ondulation des montagnes me rappelant un peu, l'ondulation des  dunes de sable du désert Tunésien.

La cime des rocheuses telle un appétissant  glaçage sur un imposant gâteau de roches.  Tout à coup les  rocheuses m'ont semblé rayonnantes,    bien au chaud , sous  leur épais manteau  blanc qui  va les mettre pour plusieurs mois, à l'abri des regards. Mais s'offrant aussi  sans vergogne aux skieurs, aux randonneurs qui voudront bien se risquer à l'escalader ou  à percer ses intimes secrets. Défi perdu d'avance:  drapées dans leur épais  mystère blanc, les fières rocheuses se garderont, comme toujours, de trop dévoiler leur enivrante nudité.
Et pendant qu'elles continuent à jouer ainsi les grandes ingénues, la ville de  Calgary suit son petit bonhomme de chemin en  essayant de se convaincre  que l'hiver, ben voyons donc, n'est pas encore  pour demain.
Alors au bord de la rivière,  les coureurs courent pour la bonne cause,

et les chiens se font encore une fois  faire la lecon;  vie de chien..  Fidèles et sages, sans rechigner, ils se plient aux désirs du maître obsédé par l'idée de leur apprendre enfin les bonnes manières ou à tout le moins, les règles minimales de  bienséance et d'obéissance.
Et c'est ainsi que ca se passe certains soirs dans le parc,  à Calgary.  Mais certains autres soirs, surtout certaines autres nuits,  comme dans tous les parcs,  les jeunes y cherchent refuge , et en  profitent s'adonner  à des plaisirs défendus ou illicites.   Et des vieux aussi  heureusement.    Plaisirs qui  parfois laissent des traces.
qui n'ont rien de très écologiques..  Mais il faut bien que jeunesse (ou vieillesse) se passe.

Cherchant, en cette fin de  belle journée,  un endroit tranquille où philosopher sur le sens du bien commun, j'ai fait , oh heureux hasard, une nouvelle rencontre insolite.  Solitaire entre les arbres,une chaise tristement abandonnée, m'attendait.
Elle  m'a ouvert gentiment ses bras et je m'y suis blottie quelques minutes, le temps de   faire un brin de philosophie urbaine et un peu de causette.  Miss Chaise,  nous ne sommes pas au cimetière ici . Ni`à la dump.    Je veux bien passer quelques minutes avec toi, le temps que ton propriétaire  revienne, mais sache que tu es un peu en porte-à-faux dans ce décor de bord de rivière.   Tu me sembles avoir  pourtant encore bien  bonne mine et bien  bonnes roulettes. Quelle ingrate personne a bien pu t'abandonner ainsi à toi-même après que tu lui aies rendu de bien fiers services.  Ne pleure pas.  Le jour de la revanche des chaises abandonnées est pour bientôt.  C'est écrit dans les astres.
Et c'est sur ces mots encourageants que nous nous sommes séparées Miss Chaise en peine et moi.

Le jour en a profité, entretemps, pour, sur la pointe des pieds  se  coucher et quitter Calgary , les rocheuses enneigées et , bien sûr ,la pauvre chaise abandonnée au milieu des broussailles.




Puis la   nuit est arrivée, traînant dans son sillon, le monde des  ombres, refuge des  esprits tourmentés.   Et de ces  amoureux qui cherchent à fuir  la trop grande visibilité du jour.
Dans son coin étoilé,   la lune,songeuse,  soupirait   comme soupirent les amoureux et les enfants (ou les chaises) qui rêveusement baillent à la lune.  Calgary ne dort donc  jamais complètement: trop  occupée à  jouer avec la lune, à jouer au jeu des ombres.






lundi 2 septembre 2013

rencontres fortuites

Il y a de ces rencontres   fortuites qui nous  laissent bien perplexes.  Longtemps après on se demande encore comment il se fait qu'elles ont eu lieu..  Parfois elles sont  inoubliables (dans un sens ou dans l'autre  du terme) parfois elles sont empreintes de simplicité: ce sont des rencontres brèves  qui  se produisent on dirait juste pour  mettre un peu de soleil dans notre  journée.

L' autre jour, faisant mes courses accompagnée de mon fidèle panier à  roulettes,  je croise, à l'épicerie Donald Sutherland  qui,  à ma grande surprise, m'a in prompto  reconnue et m'a gratifiée d'un de ses plus  beaux sourires(et dieu sait qu'ils sont beaux)  auquel, bien entendu, je me suis efforcée de  répondre entre le comptoir de  laitue et celui des tomates.  Il a quand même un peu vieilli (est-ce l'effet de sa longue barbe blanche?)  mon cher  Donald depuis la dernière fois que je l'ai vu (au cinéma);  mais comme c'est aussi mon cas,  nous avons quand même eu une certaine connivence de p'tits vieux.. Prise un peu de court, je ne lui ai  pas posé de questions et ce n'est que  plus tard,  par la rumeur publique, que j'ai appris  qu'il était à Calgary avec  son fils  Kieffer pour tourner, en tandem,  un western. Voici d'ailleurs la nouvelle dans le célèbre journal  le Calgary Herald.

http://www.calgaryherald.com/entertainment/Donald+Kiefer+Sutherland+coming+Alberta+shoot+father+western/8549693/story.html

Tiens voici venir monsieur Canard qui, la tête haute, feint de m'ignorer.   Il n'a pas beaucoup apprécié,je crois,  s'être retrouvé  sur mon blog lors de sa sortie royale.



Autre rencontre encore plus  fortuite hier soir sur le  bord de la rivère Bowe.  Prenant ma marche nocturne quotidienne, j'ai  soudainement croisé ce bon vieux  Fripon le lapin qui,  sans se soucier de moi et d'ailleurs de tous les passants, broutait goulûment l'herbe du bord de la rivière. Bien en chair, le poil luisant sous le lampadaire,  il  n'était  nullement badré par tous ces   badauds qui, comme moi, s'arrêtaient pour le saluer et le regarder manger.  Mais j 'étais la seule à le  connaître personnellement.  Secret de polichinelle ou de lapin. 

Fripon, mon cher Fripon.  que je suis contente de te rencontrer  particulièrement ce soir, lui ais-je dit.  j'avais justement besoin de parler à un ami. N aie  pas peur, je ne mange pas du lapin, d'ailleurs   ni   du chat non plus.  Mais dis-moi ce que  tu fais  dans ce coin perdu?  Tu  m'as l'air bien seul.   J'espère que tu as quelqu'ami lapin  ou quelqu'amie lapine qui t'attend caché dans ce buisson là-bas.  Si jamais je te croise à nouveau, sache que je peux être pour toi  une  bonne amie et que je suis même prête à    t'adopter.  A chaque soir,  je t'apporterais  des carottes,  ce qui te changerait de ton herbe même si celle de la rivière Bowe me semble un plus verte que celle du voisin.  Et puis ce serait bien pour l'hiver.

Tu t'en vas déjà alors qu'on vient à peine de se croiser!   Bon ok monsieur Firpon,mais, je t'en prie, fais   attention aux mauvaises rencontres, il y en a toujours:  les prédateurs et les mangeurs de lapins il y en a sûrement  ici  aussi sur le bord de  la rivière Bowe

Vif comme l'éclair ce coquin de Fripon a détalé à toute vitesse quand je me suis approchée de trop  près. Le  temps d'ajuster mon appareil et  ops  le voilà déjà trop  loin pour prendre une bonne photo.     Me laissant pantoise derrière lui,  un peu triste aussi sur le bord de la rivère Bowe car , dans sa précipitation,  monsieur Fripon a  complètement oublié de me dire  bonsoir.

dimanche 1 septembre 2013

Gai gay

Gai gai mariez-vous .... et pourquoi pas le jour de la fierté gai justement. sur un char allégorique par exemple.


Vivent les mariés... et leur somptueux cortège qui n'en finit plus de finir.  Puisqu'en ce jour ensoleillé du ler septembre, Calgary a décidé de  dévoiler  sa fierté gaie au grand jour.  Sur la 8ème avenue,  le cortège gai défile en toute beauté  devant une foule conquise à l'avance. Homosexuels, lesbiennes, familles, enfants, chiens  et bien sûr politiciens sont de la partie gaie.
Le long défilé s'avance lentement au son de musiques toutes aussi enlevantes les unes que les autres.
Le voici venir accueilli par  les cris de la foule en liesse.








il y en a qui se repose sur leurs ballons ou sur le capot de char,  tandis que d'autres rident autour à pied,à bicyclette, en patins en roulettes,  en tout ce qui leur  permet de bouger quoi


et pourquoi pas en échasses tant qu'à y être.  Ca permet  quand même de voir le monde d'un plus haut et de bien se faire voir.  C'est ce qu'on appelle être bien en vue.

De toute facon, pourvu que ca avance.  Tout le monde, policiers, militaires, pompiers,  étudiants, s'est mis  de la partie: il faut bien que le cortège s'amuse en ce beau dimanche. 




Certains dans leurs beaux chars, se carrent  pas mal,  font  les jars et de beaux be byes aux badauds entassés sur les trottoirs.






Le char qui s' en vient  est  vide pour l'instant, mais ce n'est que partie (..) remise.  Il a l'air pas mal invitant pour les pauvres défileurs et défileuses qui  font le trajet  à pied dans leurs beaux costumes de ce dimanche.
et qui ont le coeur et le déguisement  à la fête 








ceux-là sont loin d'être à la traîne
Et sans oublier tous ces charmants  petits canins qui ne voulaient pas être en  reste et qui, grâce à la grande créativité  de leurs  maîtres,  donnent  une touche animalement  gaie à la parade.  Ils ont du chien tout de même ces fêtards.








Peut pas quand même y avoir de parade sans drapeaux.









Et évidemment pas de drapeaux sans politiciens




Et pas de  politique sans message (......)



et bien sûr pas de politique sans publicité et sans quelque chose ou un message du moins  à vendre


et puis dans le fonds tout le monde s'en contrefout complètement.  L'important c'est que l'on s'amuse et que les messages  soient passés.