Si Harriet (Araminta Ross de son vrai nom et Minty de son surnom) ne savait pas lire, elle savait,par ailleurs, suivre brillamment son instinct... et courageusement affronter les obstacles et maîtriser sa peur.
La peur que chaque esclave portait en lui comme une torche vive. J'ai écouté hier soir le film de l'histoire de sa vie.
Née aux environs de l820 au Maryland de parents esclaves, elle a , dès son jeune âge, subi violence et maltraitance de la part de ses maîtres et proprios (Mary Brodess) de la plantation sur laquelle sa famille travaillait, sévices qui l'affaiblirent physiquement.
les endroits où elle a vécu
un marché comme d'autres, où se faisait la vente d' esclaves
dont la vie ne valait pas plus que le simple bout de papier qui servait de contrat d'achat. Et qui pouvait en tout temps être déchiré par le proprio.
Voici une rivière creusée à même la sueur des esclaves... pour pouvoir transporter le bois
Selon une entente écrite, Anthony Thompson (l'époux de Mary Brodess) devait rendre la liberté à la famille d'Harriet dès que la mère atteindrait 45 ans. Le document fut non seulement ignoré mais, ultérieurement, détruit.
En l849, son pauvre état de santé ayant considérablement réduit ses capacités de travail , Harriet ne valait pas tellement cher sur le marché de la revente. Après plusieurs tentatives infructueuses pour s'en départir,et sur le point d'être vendue, Harriet prit la décision de s'enfuir malgré les risques élevés et les dangereux périls qu'une telle aventure représentait..
Voyageant de nuit, avec pour seul guide l'étoile du nord, elle réussit à déjouer les chasseurs d'esclaves et à suivre l'"Underground railroad"...Un chemin secret parsemé de bonnes âmes charitable prêtes à offrir en cachette, aide , transport, gites et couverts , aux esclaves en fuite et pour les aider à atteindre le nord des USA, où l'esclavage était illégal.
Arrivée à Philadelphie, Harriet se trouva du travail . Après un an, à l'aide de l'argent qu'elle avait accumulé, elle décida d'entreprendre à rebours le chemin par lequel elle était venue pour aller chercher son mari. A son arrivée à la plantation, elle constata avec regret qu'il s'était, entretemps, remarié et qu'il ne voulait pas quitter la ferme. Elle ramena plutôt avec elle un groupe d'esclaves Elle fit et refit l3 fois le même voyage par la suite, libérant plus de 70 esclaves.
Lorsque la Slave law américaine entra en vigueur en l850 ( qui rendait l'esclavage légal également dans le nord des USA ) dans un périple encore plus difficile, elle conduisait les esclaves au Canada (en Ontario).
Harriet effectuait ses randonnées libératrices l'hiver parce que les nuits étaient longues et sombres et que les gens se trouvaient confinés dans leur demeure. Elle portait une arme dont elle n'hésitait pas à se servir. Personne ne pouvait supposer qu'une femme de santé aussi fragile puisse effectuer de si difficiles voyages. On supposa même que de tels exploits ne pouvaient qu'être le fait d'un homme abolitionniste que l'on vint même à surnommer Moïse dont la tête fut mise à prix pour 40,000 (une ferme pouvait être achetée pour 400.00)
En 2016 le portrait d'Harriet apparaissait sur le billet américain de 20$ ... Une bien piètre reconnaissance au regard de ce qu'elle a accompli mais qui a,au moins, eu l'avantage de rappeler à notre courte et paresseuse mémoire l'existence et l'oeuvre de cette femme admirable.
à qui elle a rendu une liberté qui n'avait pas de prix.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire