jeudi 3 décembre 2015

tabula rasa

A l'Espace libre oü je suis librement allée,  avant hier soir, on y présentait:


Six copines, avec le ras-de-bol, qui ont décidé de faire table rase de leur vie:  de recommencer à zéro pour essayer de la réinventer, d'en faire quelque chose d'autre. On  convient alors  de tout laisser  derrière:  le job, le copain, l'apart....l'argent, le compte en banque  et  même le cellulaire avec son  carnet d'adresse et ses photos.

C'est, chargée de  son passé et de  son lot de problèmes (anorexie, désabusement,  suicide, grossesse, amour quasi incestueux,  maladie),  que chacune  s'amène dans le chalet pour  faire un  tour de piste entre filles et avec celle qui, prise d'un cancer incurable,  va se faire donner la mort

Ça a l'air  vachement triste  présenté de cette manière et la pièce l'est  un peu, parfois,  sans toutefois   l'être  totalement. On en sort , ou plutôt  on sort  de ce chalet,  en ayant l'impression d'y être  entré sans avoir été  invité et de s'être, subrepticement,  infiltré dans l'intimité  de  ces 6 femmes. A la fois décontenancé et surpris  par leur langage dur,  cru et sans détour, à la fois  ému par  leur impudique mise-à-nue et leur attachante solidarité.



Parce qu'on y parle abondamment de sexe dans ce chalet,  sans aucun bémol, sans cran d'arrêt; on y parle franchement,  non seulement de ses fantasmes, de ses expériences de  cul, mais aussi  de ses peurs et de ses hantises.... de la mort... de tout et de n'importe quoi.  Tout cela autour d'une table chargée de bouffe et d'alcool.  On danse, on se dévêt, on pleure, on crie on se crache des vacheries, des vérités , on parle de ses  peurs sans craindre d'altérer une  amitié... de toute évidence, indéfectible:  une amitié qui autorise toutes les exagérations et  tous les aveux.   Une amitié qui les rend toutes, malgré leur peine et leur misère,  solidaires du choix de l'une d'entre elle de mettre fin à sa vie.


 Table rase n'est assurément pas une pièce pour les cœurs sensibles.

 On entre dans  la pièce avec désinvolture mais on en ressort en se disant qu'il y avait, sous cette effervescence et ce déluge de sentiments, de mots, de cris et de jurons,  de grandes vérités et  de profondes réflexions sur la sexualité, l'amour, la vie, la mort , l'amitié. Et que tout cela s'est passé entre elles  pendant que nous , les spectateurs, assistions passivement  à leurs déchirantes mises- à nue. Comme dans un souper de famille lorsque, sous l'effet trop fort de l'alcool , sont dévoilés de manière directe et sans artifice, parfois même  brutalement, des secrets de familles que tout le monde gardait depuis toujours cachés.

Une pièce dérangeante écrite par Catherine Chabot avec le collectif Chienne, choquante à certains égards et émouvante à d'autres, mais qui, c'est certain,   ne laisse pas indifférent.



2 commentaires:

  1. Merci Harfang pour ce compte-rendu qui donne envie d'aller faire un tour dans ce chalet.
    Danielle

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  2. 15 h 50 - 3/13/2015 - Justement ce que j'étais en train de préparer pour 2016 en me souhaitant tout le succès possible.
    Mimi

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