mardi 13 octobre 2020

se souvenir: Joyce Echaquan

La autochtones ne sont pas toujours traités comme  il devrait et, encore moins,  comme ils le méritent.. on l'a  clairement vu et,surtout,  péniblement entendu lors du décès filmé de Joyce Echaquan.  Depuis j'ai une grande tristesse au coeur, le désespoir à l'âme et la honte au visage:   Joyce est morte seule, bafouée et humiliée par celles et ceux qui étaient  sensés la protéger, la soulager et probablement la guérir.. Il aurait  beaucoup mieux valu qu'elle se tourne  vers son  vieux shaman qui aurait eu, à son endroit,  la compassion et le soutien dont elle avait si tant besoin. 

Certains et certaines semblent voir oublié ou effacé  délibérément de leur mémoire le fait  que les aborigènes étaient au Québec bien avant nous, bien avant les explorateurs qui se sont , par la suite, disputé le territoire déjà occupé par  d'autres.  Territoire qu'on  a volé  aux autochtones  et, qu'en bon colonisateur,  nous avons considéré comme  nous appartenant (  une terre trouvée revenant  à celui qui la  découvre, peuplades incluses.).. 

Les aborigènes  occupaient  déjà  la place depuis l2,000 ans. Des découvertes récentes laissent  même entendre qu'ils seraient venus en Amérique   il y a plus de 40,000 ans (comme les Moguls)  via le détroit de Béring (lorsque les continents étant rattachés permettant  aux nomades  de se déplacer jusqu'en Amérique). C'est  n'est donc pas d'hier, mais bien d'avant avant hier,  que les aborigènes ont élu domicile  sur  un territoire dont ils ont été ,par la suite, progressivement  dépouillés ou évincés.

ll y, aujourd'hui, 9 tribus amérindiennes sur le territoire québécois (les crees, les hurons, les mohawks les algonquins, les micmacs les iroquois, les atikameks, les innus, les innuits les naskapis, la malécites ).  Joyce faisait partie  de la tribu des Atikameks.. qui vivent  surtout dans la région de Lanaudière où se trouve justement l'hôpital de Joliette que les autochtones tentent d'éviter autant que possible et où Joyce, souffrante,  a rendu son dernier souffle.



Le nom d'Atikamek était,  au début de la colonie,   porté en dérision par les canadiens français qui préféraient, en se moquant ,  les appeler  têtes de boule en référence à la coiffe ronde que les membres de la tribus portaient au l8 et l9ème siècle ou de  poissons blancs  en référence à l'aliment qui était la base de leur alimentation.

La première mention  officielle de l'existence des Atikameks fut faite au l8ème siècle..
Aujourd'hui la tribu se répartit  en trois bandes... Manawan ( 140 km à l' ouest de la Tuque)  Obedjwan (au nord de la réserve Gouin) Wemotaci ( en haute Mauricie à  115 km au nord la Tuque). 


 La langue atikamek se rapproche sensiblement  de celle des Cri et de la plupart des tribus autochtone.  Son alphabet comprend  15 lettres .
PTKSCTcMNRHWAEIO
ptksʃdsmnrhwa:e:i:u:
bdgzdzaiu


Au début du 20ème siècle,  vers l930, avec l'implantation des pensionnats (dont on a beaucoup entendu parler) pour les désindianiser et, soit disant, les instruire  mais, en fait,  surtout pour les évangéliser, les enfants  atikamek  furent retirés de leurs familles, cloîtrés avec l'interdiction formelle de parler leur langue  tribale sous  risque de punition. 

L'année  Atikamek comporte 6 saisons : Sikon (pré- printemps), Morakanin (printemps), Hippin(été) Takwakin (automne) Pitcipipon(début hiver)  Pipon (hiver). 

Voici le logo de la tribu:

et quelques-uns de ses  magnifiques costumes


Les  Atikameks  seraient à l'origine de la découverte du sirop d'érable et de la raquette  (en s'inspirant des oiseaux) qui leur a permis de se déplacer  facilement sur la neige.
Au nombre de ses membres connus, entre autres

Jacques Newashish   - chanteur traditionnel 

Meky Ottawa, peintre

Eva Ottawa , politicienne
première femme  élue,à forte majorité,  Grand chef du conseil de la nation Atikamek et  première Présidente autochtone du conseil du statut de la femme du Québec.

Pour nous encourager en  ces temps difficiles de covid,   Sakay Ottawa a eu l'idée de réunir quelques artistes de sa tribu et d'écrire une chanson d'encouragement:   kata iti miroparin (ca va aller)



A vrai dire  Sakay ca ne va pas du tout  par icitte et encore moins  par chez vous.    C'est  plutôt nous qui devrions vous écrire une chanson  pour tenter de vous consoler et d'alléger un peu  votre désarroi et votre chagrin..  Parce que, ce qui vient de se passer  avec Joyce et que, grâce à sa présence d'esprit sur son lit de mort  nous avons tous,  avec effroi, pu constater, dépasse  tout entendement.  Si, contrairement à nous autres,   elle réussit à dormir  en paix,  ce n'est vraiment  pas parce qu'elle a eu droit à une aide compatissante à mourir.   Mais plutôt à  l'esprit de vos ancêtres qui veille avec tendresse  sur son sommeil éternel..




1 commentaire:

  1. 17 h 26 - 15-10-2020 -- Notre devise est Je me souviens mais on se souvient rarement de ce qui est nécessaire.
    Mimi

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