mardi 15 juin 2021

Garau: l'homme invisible

Façon de parler.   Je devrais plutôt dire:  Garau l'homme de l'invisible.  Parce que si ses oeuvres peuvent l'être, lui semble  être plutôt bien vivant.   Et surtout full d'humour...

Au départ Salvatore,  qui vivait à Sant Giusta en Sardaigne ,  trippait avec sa gang  sur la  musique  progressive rock ,  formant un groupe  qui s'appelait les Stormy six.  Salvatore drummait à coeur joie ou, plutôt,  à baguettes souriantes....  Peut-être un peu trop tout de même,  puisque faute de succès, le  groupe, un beau jour, s'est volatisé dans le paysage musical.


Ce qui a, tout de même,  été  un coup de baguette magique ou plutôt de pinceau   pour Salvatore qui s'est alors   tourné vers la peinture  et ,un plus récemment, vers une sculpture  toute  aussi progressive que sa musique d'antan,  voire  carrément   alternative..




Salvatore a en effet créé un  mouvement original, celui de  la sculpture invisible....
N'écoutant que son impertinence et  sa grande  audace, il s'est donc mis à  réaliser (...) et à vendre des sculptures qui n'existent  pas ou qui n'existent que  dans les yeux de celui ou celle qui les regarde, devenant par le fait même, un  pionnier de la  sculpture  imaginaire.

Ce qui, à priori, semble être une idée   farfelue, de vous à moi,   ne l'est pas plus que celle ou  celui qui a  réussi à vendre le pont jacques Cartier qui pourtant était   bien ancré dans le réel. 

Pour 22,000$ Salvatore a vendu  à un amateur tout aussi flyé que lui une sculpture invisible avec certificat d'authenfication.

Io Sono (je suis)....   est , en effet, quelque part dans un carré dont on voit les lignes, mais qu'on ne peut pas admirer ou qui, finalement, est  ce qu'on veut  bien voir.


"Io Sono" est "une sculpture immatérielle à installer dans une habitation privée, dans un espace libre de tout encombrement", et


Diario a été achetée elle pour l8,000$



"The vacuum is nothing more than a space full of energy, and even if we empty it and there is nothing left, according to the Heisenberg uncertainty principle, that nothing has a weight, he explained.  Therefor , it has energy that is condensed and transformed into particules, that is, into us."

Voici la belle Afrodite piange



 “in which our physicality, our being present is replaced by our virtual image and our voice (which is also impalpable). Our being flesh and blood has to reckon with absence, which is the only true presence in these days.”

et son Bouddha en contemplation    qu'on ne peut  pas  contempler, ni deviner.





Entre vous et mois  faut être mauditement bon parleur pour réussir à vendre  un espace, en fait, rien... sans faire rire de soi.   Et être mauditement loadé  tant financièrement qu'en sens de l'humour, pour l'acheter  Si  comme le disait Saint-Exupéry, on  ne voit bien qu'avec le coeur et que l'essentiel est invisible pour les yeux... : pour Salvatore, on ne voit  réellement  qu'avec l'imagination l'essentiel étant invisible pour les yeux.

Je vous conseille  donc de lâcher prise  et de  flotter au-dessus de votre drabe et plat quotidien: de tracer la  figure géométrique  de votre choix dans un endroit stratégique de   votre salon et  de lui donner un titre  songé...Et d' y voir ce que vous voulez. . Une sculpture genre méditative,  ésotérique, personnalisée, s'adaptant selon votre humeur et votre imagination,  qui aura l'avantage d'occuper peu d'espace , de nécessiter aucun entretien, qui ne peut être brisée et  de vous faire sourire chaque fois que vous la regarderez... ou que vous la traverserez..(oups)  Peut- être même,  qu'une bonne journée, vous  y verrez le  dindon...de votre farce..

Il y a déjà eu (du moins dans le domaine de la science fiction ) l'homme invisible




il  existe maintenant, dans la réalité,  grâce  à l'imagination  débordante  de Salvatore, des sculpture invisibles.  

Bienvenu dans l'univers  parallèle  de l'illusionnisme   dans lequel vit déjà un bon nombre d'huluberlus  de gourus et de leurs suiveux qui sont  enfermés dans un monde  encore plus  follement  construit et  irréel  que celui des sculptures de  Salvatore Garau


















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