jeudi 27 février 2014

Lisbonne sous la pluie

Il pleuvait sans cesse sur Lisbonne aujourd'hui. J'exagère comme toujours:  il pleuvait sur Lisbonne aujourd'hui mais comme  il pleutasse, des fois,  à Montréal et qu'il crachetine des fois à Paris.  Vous comprenez ce que je veux dire: une pluie de  bruine faite de minces gouttelettes qui ne mouillent pas vraiment.  Mais qui asperge tout.  Qui vous  fait demander si  c'est nécessaire d'apporter un parapluie ou non.   Il pleutassait donc sur Lisbonne aujourd'hui quand nous sommes montés dans le tram pour nous rendre à Belém.  Espérant y trouver la fameuse pâtisserie  qui, dit-on,  fabrique les meilleures pastéis de nata qui existe. A en   mourir de gourmandise.  N'ayant ni  adresse,  ni   information pouvant  nous rendre l'opération plus  facile, nous nous sommes  donc adressés au premier portugais de passage qui , comme tous les portugais  sur notre passage ,  comprenait l' anglais et se fit un plaisir de nous aider:  where is the pastry shop with the blue front?.  Sans rien demander de  plus et  surtout sans sourciller  d'un poil, le voilà qu'il nous indique aussitôt le chemin à suivre.  C'était donc  bien vrai:  non seulement elle existe mais elle a réputation non pas sur rue, mais sur monde cette fameuse pâtisserie..  Son vrai nom?  Antiga confeitaria de Belém. Nous l'avons reconnue de loin,  nous qui, pourtant,  ne la connaissions pas du tout:  non pas à sa devanture bleue,   mais à la file de clients qui attendaient sur le trottoir.



Nous voilà devant non pas  une petite pâtisserie artisanale mais  devant un vaste emplacement artisanal comportant plusieurs salles pouvant recevoir  jusqu'à 500 personnes.  Où on cuisine  15,000 pastéis par jour.  Une véritable chaîne de production. Et les natas à partir d'une recette au secret bien gardé par les  religieuses  qui l'ont inventée en l837.  La pasteis de nata est , en fait, une petite tartelette de pâte feuilletée que l'on remplit de crème aux oeufs.  La voici dans toute sa beauté  antigane.



Un vrai péché mortel, mortel parce qu'une fois goûtée, on ne peut plus s'en passer.

Une petite parenthèse,  pour vous faire visiter  les toilettes d'Antiga


Parlant de péché, voici un tout  autre lieu   qui , dès l'an 1501, mettait  les moines qui y habitaient  à l'abri de toutes ces tentations qui nous  nous assaillent nous, les pauvres non moines que nous sommes.
Le Mosteiro de Jereminos.   Qui a été porté  à l'autel des héritages mondiaux par l'Unesco .  Le monastère était, jadis, occupé par les moines de l'ordre de St-Jérome avec lequel vous êtes déjà très familiers,  j'en suis certaine.  Les moines s'occupaient dans ce beau palais moinial, non  pas à prier pour les péchés du monde mais plutôt à conforter les marins et à prier pour l'âme du roi (....)...qui, je suppose,  en avait encore plus besoin que le reste de l'univers, surtout qu'il avait payé la construction du monastère. 





Les fidèles devant donc se contenter, eux,  pour sauver leur âme  de confesser leurs misérables péchés s'ils voulaient être pardonnés.








Un lieu qui , définitivement et indiscutablement porte  à la méditation et à la paix de l'âme.

C'est donc imprégnés d'une grande sérénité que  nous nous sommes arrêtés , un peu pour méditer  sur le sens des choses , mais surtout pour nous reposer, au parc Imperio situé en face du monastère.






 
 La pluie plutassant ou crachetant  encore ,  nous avons pris le chemin du retour puis bifurqué vers Alfama, le quartier du Fado. Lentement et surtout prudemment nous avons flâné dans les rues tortueuses, étroites, ondulantes et mal entretenues du quartier.












Gravissant péniblement  mais sûrement le chemin de la colline, nous sommes arrivés à la cathédrale de  Se  construite en 1150.  Un icône de style gothique qui frappe surtout  par son grand dépouillement  quand on la compare aux autres cathédrales de Lisbonne.

N'ayez crainte, nous n'avons pas oublié d'allumer un lampion à votre intention qui, depuis, prie pour vous en dégoulinant  humblement devant la vierge Marie éplorée.


Alfama et ses rues déguinglandées,  ses  boutiques, ses nombreux  petits cafés où se produisent  en soirée les chanteurs et chanteuses de Fado que nous irons entendre  dans quelques jours.

Nouvelle pour les amateurs (en plus grand nombre)  et amatrices (en plus petit nombre): c'était  jour de  match de soccer  aujourd'hui.  L'équipe grecque affrontait  l'équipe portugaise.  Tout l'après-midi, les  partisans des équipes se réchauffaient à plein verre en prévision du match qui avait lieu en soirée. Cris et rassemblement  des partisans de l'équipe grecque sur la place du commerce.   La partisanerie n'est pas que politique, elle est aussi sportive.


En soirée, dans les restos, les cafés les hommes avaient les yeux rivés sur les écrans.  Certains s'arrêtaient devant les vitrines pour essayer d'apercevoir le déroulement du match.
Le soccer c'est plus que le soccer, c'est une passion.  Et la passion, vous le savez aussi bien que moi,  entraîne toujours de la démesure. Donnez-leurs des natas et du soccer et laissez-les rêver... et chanter à plein poumons sur la place du commerce.

C'est maintenant  le temps de partir pour le pays des rêves  ( sans soccer).

Bom porrtugês sonhos

2 commentaires:

  1. 28/2/14 - 17 h 30 - Bon! J'ai pris 3 ou 4 livres. Je verrai ça sur la balance au gym lundi. Meme sous la pluie fine il y a du plaisir à visiter. Et merci pour la pensée et le lampion que je partage avec tous les lecteurs.
    Mimi

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  2. Suite - Originales les toilettes... Cela nous montre qu'avec un petit effort il y a moyen que les toilettes publiques aient un peu d'allure
    Mimi

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