vendredi 18 octobre 2024

une odeur.....de sainteté

L'expression être en odeur de sainteté signifie avoir une bonne réputation... ce qui est  complètement l'inverse de la réputation de Trump par exemple, qu'on pourrait  sans se tromper qualifier d'odeur d'oeufs pourris et davantage

  Être en odeur de sainteté  est un des premiers critères pour pouvoir  se qualifier en tant que sainte, bienheureuse ou  vénérable , l'un des  3 niveaux de sainteté définis par  l'Eglise catholique.

Une  québécoise sera bientôt proclamée sainte...... sainteté  qui a mis des années à être reconnue et qui le fut finalement,  grâce au travail acharné des Petites Soeurs de la  Sainte Famille, congrégation dont Léonie est la fondatrice qui a comme   mission  de soutenir spirituellement et matériellement (.....)  les prêtres afin  que ces valeureux représentants de Dieu puissent se concentrer sur leur propre mission.   Je vais glisser rapidement  sur le sens  de ce soutien  puisqu'on sait, aujourd'hui,  par de nombreux témoignages que la  mission de ces religieuses s'étendait parfois bien  au-delà de  simplement  tenir leur main et les  aider  à revêtir (ou  enlever)  leur chasuble..   Un cheap labor  totalement soumis et dévoué comme seules pouvaient l'être  les femmes de cette époque.

Soeur Marie Léonie a parti son affaire de soutien au Nouveau Brunswick pour finalement la transférer à Sherbrooke.  Les sherbrookois sont donc en  grande  liesse et ne se possèdent plus,  se préparant à  fêter  avec faste, décorum et rameaux en l'air cet  incroyable évènement.   C'est, en effet pas tous les jours, qu'une ville peut se vanter   de se voir gratifier  d' une si sainte image d'elle-même......

Tenez vous bien,  cette fois-ci après votre crucifix si vous en avez un, car je veux vous parler plutôt du processus de  canonisation..qui  a conduit Rome à faire de Léonie une sainte,  une  autre qui s'ajoute à de milliers d'autres  (dont le nombre est impossible à quantifier...) de l'église  catholique.  A chacun son saint ou sa sainte....

Dès qu'une personne est baptisée,   elle possède , comme je l'avais d'ailleurs, un potentiel de sainteté qui  peut se développer et se révéler sanctifiquement au cours de sa vie. Ce qui , dans mon cas, ne s'est malheureusement jamais concrétisé.  Autrement dit n'est saint ou sainte que celui ou celle  qui se comportera  tout au long de sa vie selon certains critères  clairement définis par l'Eglise et qui ne pourront être  évalués  qu'après son décès, étant entendu que la personne  aurait pu s'écarter de son chemin non  pas de croix mais de sainteté,   sur les derniers milles.  L' honneur qui  pourra  lui   être  fait peut  être de  trois niveaux:  vénérable (ler niveau) quand l'Eglise reconnaît l'héroicité de ses vertus chrétiennes sans pour autant lui  rendre culte. Bienheureuse  (2e niveau)  la vénération qu' on lui portera  sera, alors,  limitée à une région ,un pays ou  un  ordre religieux. Et finalement le nec- plus -ultra,   le summun,  le boutte du boutte: elle sera canonisée sainte avec une vénération qui s'étendra   à toute l'Eglise donc dans tout  le monde des catholiques. Etre  reconnue comme  sainte  c'est, aussi, se voir présenter comme  un modèle de vie pour tous ceux qui y croient...

Au début du premier siècle après Jésus Christ,    la reconnaissance de cette  sainteté se faisait par fox populi ce qui donnait,  évidemment,  lieu  à  des nominations pas toujours  très catholiques.  L'Eglise, soucieuse comme toujours de préserver avant tout  son image publique , a donc  vers l'an l,500 défini les  règles devant régir le processus de canonisation  lesquelles  sont décrites  dans le livre   Sacré congrétation des rite... qui, grosso modo,  vont comme suit:

 La personne doit être morte  et bien morte , mais pas n'importe comment:



elle doit être morte en odeur de sainteté, donc avec  une réputation irréprochable.  Elle doit également    avoir rayonné  spirituellement  après sa mort avec  témoignages humains à l'appui de son martyr, de ses vertus et de sa   pratique héroique des vertus théologiques que sont la foi,l'espérance, la charité, lagesse, la crainte de Dieu , la  joie et la paix et des vertus cardinales (prudence, justice , force et tempérance)...  Ce qui est tout de même assez exigeant, surtout quand  le dossier est évalué par une gang d'évèques ou de représentants ecclésiastiques qui sont, bien souvent,   plutôt loin de la pratique de ces vertus.  Et finalement,  il faut démontrer que la candidate  au titre tant convoité a accompli,  un  ou, préférablement, deux  miracles authentifiés qui vont  témoigner de la puissance de sa foi et de la grâce divine qui agit à travers elle.

Léonie  a donc passé au travers ce  dur screaning et  sera finalement  demain couronnée sainte  et aura même  un  petit musée  sherbrookois en son honneur.

En écrivant ces lignes j'ai la désagréable impression de regarder un vieux  film  de science-fiction  démodé mais qui n'en est malheureusement pas un puisqu'il se déroule aujourd'hui et qu'il   continue d'envouter   des milliards de personne à travers le monde .  Quitte à passer pour une damnée,une   infidèle ou une  apostasique , dans mon livre à moi (qui n'a rien à voir avec la bible),  une sainte  c'est   une  personne comme  Simone , ma mère,  qui, contrairement à Léonie qui vivait sereinement et sans trop de soucis matériels ou familiaux,  a dû élever 3 enfants  dans la plus grande  misère financière et émotionnelle,  et endurer (merci au sacrement du mariage indesctructible de l'Église)  un mari qui la secouait comme un prunier  plus souvent qu'à son tour..... Une femme qui a donné sa vie au service de l'humanité à travers le dévouement dont elle a fait preuve envers  ses enfants.   Une Simone  qui s'est sacrifiée  et  a porté son  lourd fardeau sans se plaindre, dans la plus grande solitude  et le plus grand altruisme , une Simone qui a tiré le yabe par la queue  quand ce n'était pas le yabe qui la tirait  vers l'enfer de son quotidien.  Et qui  a réussi  au moins 3 miracles: celui d'éduquer et de rendre adultes  trois enfants qui ont,  grâce à elle,  su tirer leur épingle d'un jeu  plutôt  mal barré au départ .   Une Simone  qui, pour son héroisme, n'a  jamais reçu aucun  honneur ou aucune reconnaissance publique.   


Pour moi Simone  ......est une sainte  qui,  aujourd'hui encore, malgré mon âge et peut être à cause justement  de celui-ci,  m'inspire le plus  grand respect...et la plus grande vénération.   Sainte Simone prie pour moi pauvre pécheresse  qui a allègrement et sans vergogne  gaspillé  le capital de sainteté qui lui avait été donné à son baptème  et qui a toujour préféré  l'odeur du parfum  Chanel à celui de l'encens , des cierges et de la sainteté ecclésiastique.





1 commentaire:

  1. 17 h 13 - 29-10-2024 - Aurons-nous éventuellement, peut-être, on en sait jamais, une Sainte-Lise ?
    Mimi

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