L'expression être en odeur de sainteté signifie avoir une bonne réputation... ce qui est complètement l'inverse de la réputation de Trump par exemple, qu'on pourrait sans se tromper qualifier d'odeur d'oeufs pourris et davantage
Être en odeur de sainteté est un des premiers critères pour pouvoir se qualifier en tant que sainte, bienheureuse ou vénérable , l'un des 3 niveaux de sainteté définis par l'Eglise catholique.
Une québécoise sera bientôt proclamée sainte...... sainteté qui a mis des années à être reconnue et qui le fut finalement, grâce au travail acharné des Petites Soeurs de la Sainte Famille, congrégation dont Léonie est la fondatrice qui a comme mission de soutenir spirituellement et matériellement (.....) les prêtres afin que ces valeureux représentants de Dieu puissent se concentrer sur leur propre mission. Je vais glisser rapidement sur le sens de ce soutien puisqu'on sait, aujourd'hui, par de nombreux témoignages que la mission de ces religieuses s'étendait parfois bien au-delà de simplement tenir leur main et les aider à revêtir (ou enlever) leur chasuble.. Un cheap labor totalement soumis et dévoué comme seules pouvaient l'être les femmes de cette époque.
Soeur Marie Léonie a parti son affaire de soutien au Nouveau Brunswick pour finalement la transférer à Sherbrooke. Les sherbrookois sont donc en grande liesse et ne se possèdent plus, se préparant à fêter avec faste, décorum et rameaux en l'air cet incroyable évènement. C'est, en effet pas tous les jours, qu'une ville peut se vanter de se voir gratifier d' une si sainte image d'elle-même......
Tenez vous bien, cette fois-ci après votre crucifix si vous en avez un, car je veux vous parler plutôt du processus de canonisation..qui a conduit Rome à faire de Léonie une sainte, une autre qui s'ajoute à de milliers d'autres (dont le nombre est impossible à quantifier...) de l'église catholique. A chacun son saint ou sa sainte....
Dès qu'une personne est baptisée, elle possède , comme je l'avais d'ailleurs, un potentiel de sainteté qui peut se développer et se révéler sanctifiquement au cours de sa vie. Ce qui , dans mon cas, ne s'est malheureusement jamais concrétisé. Autrement dit n'est saint ou sainte que celui ou celle qui se comportera tout au long de sa vie selon certains critères clairement définis par l'Eglise et qui ne pourront être évalués qu'après son décès, étant entendu que la personne aurait pu s'écarter de son chemin non pas de croix mais de sainteté, sur les derniers milles. L' honneur qui pourra lui être fait peut être de trois niveaux: vénérable (ler niveau) quand l'Eglise reconnaît l'héroicité de ses vertus chrétiennes sans pour autant lui rendre culte. Bienheureuse (2e niveau) la vénération qu' on lui portera sera, alors, limitée à une région ,un pays ou un ordre religieux. Et finalement le nec- plus -ultra, le summun, le boutte du boutte: elle sera canonisée sainte avec une vénération qui s'étendra à toute l'Eglise donc dans tout le monde des catholiques. Etre reconnue comme sainte c'est, aussi, se voir présenter comme un modèle de vie pour tous ceux qui y croient...
Au début du premier siècle après Jésus Christ, la reconnaissance de cette sainteté se faisait par fox populi ce qui donnait, évidemment, lieu à des nominations pas toujours très catholiques. L'Eglise, soucieuse comme toujours de préserver avant tout son image publique , a donc vers l'an l,500 défini les règles devant régir le processus de canonisation lesquelles sont décrites dans le livre Sacré congrétation des rite... qui, grosso modo, vont comme suit:
La personne doit être morte et bien morte , mais pas n'importe comment:
elle doit être morte en odeur de sainteté, donc avec une réputation irréprochable. Elle doit également avoir rayonné spirituellement après sa mort avec témoignages humains à l'appui de son martyr, de ses vertus et de sa pratique héroique des vertus théologiques que sont la foi,l'espérance, la charité, lagesse, la crainte de Dieu , la joie et la paix et des vertus cardinales (prudence, justice , force et tempérance)... Ce qui est tout de même assez exigeant, surtout quand le dossier est évalué par une gang d'évèques ou de représentants ecclésiastiques qui sont, bien souvent, plutôt loin de la pratique de ces vertus. Et finalement, il faut démontrer que la candidate au titre tant convoité a accompli, un ou, préférablement, deux miracles authentifiés qui vont témoigner de la puissance de sa foi et de la grâce divine qui agit à travers elle.
Léonie a donc passé au travers ce dur screaning et sera finalement demain couronnée sainte et aura même un petit musée sherbrookois en son honneur.
En écrivant ces lignes j'ai la désagréable impression de regarder un vieux film de science-fiction démodé mais qui n'en est malheureusement pas un puisqu'il se déroule aujourd'hui et qu'il continue d'envouter des milliards de personne à travers le monde . Quitte à passer pour une damnée,une infidèle ou une apostasique , dans mon livre à moi (qui n'a rien à voir avec la bible), une sainte c'est une personne comme Simone , ma mère, qui, contrairement à Léonie qui vivait sereinement et sans trop de soucis matériels ou familiaux, a dû élever 3 enfants dans la plus grande misère financière et émotionnelle, et endurer (merci au sacrement du mariage indesctructible de l'Église) un mari qui la secouait comme un prunier plus souvent qu'à son tour..... Une femme qui a donné sa vie au service de l'humanité à travers le dévouement dont elle a fait preuve envers ses enfants. Une Simone qui s'est sacrifiée et a porté son lourd fardeau sans se plaindre, dans la plus grande solitude et le plus grand altruisme , une Simone qui a tiré le yabe par la queue quand ce n'était pas le yabe qui la tirait vers l'enfer de son quotidien. Et qui a réussi au moins 3 miracles: celui d'éduquer et de rendre adultes trois enfants qui ont, grâce à elle, su tirer leur épingle d'un jeu plutôt mal barré au départ . Une Simone qui, pour son héroisme, n'a jamais reçu aucun honneur ou aucune reconnaissance publique.
Pour moi Simone ......est une sainte qui, aujourd'hui encore, malgré mon âge et peut être à cause justement de celui-ci, m'inspire le plus grand respect...et la plus grande vénération. Sainte Simone prie pour moi pauvre pécheresse qui a allègrement et sans vergogne gaspillé le capital de sainteté qui lui avait été donné à son baptème et qui a toujour préféré l'odeur du parfum Chanel à celui de l'encens , des cierges et de la sainteté ecclésiastique.
17 h 13 - 29-10-2024 - Aurons-nous éventuellement, peut-être, on en sait jamais, une Sainte-Lise ?
RépondreSupprimerMimi
J'ai connu ta mère, inspirante pour moi qui ai demeuré sur la rue Drolet.
RépondreSupprimerj'aimerais bien avoir le plaisir d'en parler avec toi
RépondreSupprimerC’est en tirant l’diable par la queue que ta maman est devenue sainte Simone , SIMONAK !
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