sus l'Plateau....

 Dire que du temps de mon adolescence, la rue Drolet  en était une de maisons délabrées voire de taudis, peuplée par une gang de  tout nus  (comme l'était  ma famille) qui rêvaient, tous,  de  la quitter au plus sacrant.  Ce que nous avons  fait aussitôt que l'occasion s'est présentée.....Erreur, grossière erreur: nous n'avions surtout  pas vu venir ou imaginer qu'il y aurait  gentrification et que le  Plateau allait complètement  se métamorphoser pour devenir   un quartier  très prisé, très in,  un centre culturel important où se trouve non plus des sans le sous mais  la plus grande concentration d'artistes au Canada.

Le faubourg Saint Laurent qui s'est progressivement étendu en l970 pour former le Plateau   se mit  vers l980 à s'embourgeoiser et à accueillir un grand nombre d'expats francais... à tel point, d'ailleurs, que parfois  encore, on le surnomme la Petite France.

La rue misérable,pauvre et triste de mon adolescence n'existe  heureusement plus  et.. ses maisons rénovées et  complètement requinquées sont maintenant habitées  par une classe moyenne aisée..

Les maisons du Plateau , comme toutes les maisons du début du siècle des quartiers populeux ouvriers de Montréal,  sont caractérisées par leurs balcons, leurs  escaliers extérieurs et leur accès direct à la rue.  Ce qui,  au début du siècle,  permettait de réduire les taxes à payer,  celles- ci étant calculées en fonction de  la superficie du bâtiment   intérieur et non pas du territoire occupé.

Le Plateau est maintenant  un endroit  très couru (dans tous les sens du terme puisqu'on y jogge et court en masse)  si bien,  qu'il est devenu financièrement  pratiquement inabordable..

J'ai entrepris, hier,  la visite des ruelles de  Montréal en commençant par celles du Plateau, ce qui m'a donné l'occasion de renouer avec mes souvenirs d'enfance de  revisiter   le quartier qui , avec le temps, s'est  complètement revampé.    Voici  le quadrilatère Saint-Denis, Roy , Saint Laurent et Rachel... (là où se situe, justement, la rue Drolet).

A l'ombre des arbres et des graffitis, des chats de belles ruelles, qui vous regardent passer sans sourciller  ou moustacher d'un poil, pas  badrés pantoute par votre présence.

Les chats du Plateau ont l'air au-dessus de leurs affaires de chat....Comme les proprios du quartier d'ailleurs.