vendredi 14 février 2014

sous la neige du Parc Lafontaine

...il  y a les pissenlits  qui dorment.  Le parc, lui, attend  en tapant pas mal fort du pied,  le jour où il sera   débarrassé de tout cet aria de  neige et  où il pourra, enfin,  verdurer comme tout bon parc qui se respecte.  

Sur la neige, il y a les bancs, depuis longtemps désertés, qui se faisaient, quand je suis passée ce matin, un brin de causette,  croyant le faire en catimini sous l'épaisse couverture blanche.  Entre bancs il faut bien, j'imagine, savoir se serrer les planches et se remonter le moral!

" Coutte don, je trouve que l'hiver s'étire pas mal cette année, ne trouves-tu pas?   On dirait  vraiment qu'il a l'intention de finir sa vie ici.   Ça devient pas mal déprimant, à la longue, de se  faire bardasser  continuellement et surtout de se sentir  parfaitement  inutile."




Regarde la-bas, les  tables toutes abriées de neige: leur situation ne me semble  pas plus vargeuse que la nôtre.   M'est d'avis qu'elles souffrent un peu de solitude ,elles aussi. J'espère qu'elles  se soutiennent  un  peu  entre elles.
Et même ce bon  vieux  tronc d'arbre, depuis longtemps à moitié mort, en a le coeur un peu gelé, le pauvre.  Méchante St-Valentin.
Et puis as-tu vu  notre snobinarde de table là-bas: elle fait pas mal  moins sa fraîche toute seule dans son coin.   A pas mal perdu de  son allant et son allure de coq bendy. 
Tous les  chemins qui, cet été, conduisaient au lac, sont  depuis des semaines complètement recouverts de neige  et ne mènent plus nulle part.
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Ces  pauvres arbres  grelottants au froid  ont beau s'agiter  à tout vent jusqu'à en perdre la raison et  quelques branches,   personne ne leur prête attention.
Heureusement  que, de toi à moi, il y reste quelques  intrépides  qui  se hasardent, même quand il fait tempête.   Et qui s'en amusent comme larron en foire d'hiver.  
 
Laissant derrière eux  et dans la neige  toutes sortes de pistes que le prochain vent viendra rapidement,  brouiller.
Et que dire des  vespasiennes qui  sont fermées  depuis la fin de l'automne et qui sont d'humeur de plus en plus maussade n'ayant plus rien à vespasienniser depuis plusieurs mois.
Mosaille que cet hiver n'en finit plus de finir.  Et qu'on en arrache. Mosaille que les  cris des enfants et les chants des oiseaux nous manquent."  - "Patience, voyons donc,  de murmurer le vent, patience de murmurer le temps.   N'ayez crainte, le printemps,  ce grand  enjôleur de Casanova, sera bientôt  à nos portes.  Il n'attend que le bon moment pour les ouvrir et  venir  libérer tous ces  filets de tennis qui,  solidement enroulés en  de grandes gerbes noires,  n'attendent que son retour pour se remettre à flotter et  à filer, avec lui, le parfait bonheur. 

Comme le feront les amoureux  qui,  de leur fenêtre rose,  ne rêvent que de se  coller et de se bécoter  publiquement  sur les bancs du Parc Lafontaine"




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