jeudi 18 février 2021

du cou de girafe au pied de lotus

Vous avez sûrement entendu parler des femmes aux cous de girafe.... qui vivent dans le nord de le Thailande  depuis que leur tribu (kayan labwi) a fui la Birmanie en l984 quand leur village a été brûlé par les militaires birmans.



Dès qu'elle atteint l'âge de  5 ans, un premier anneau est placé autour du cou de la petite fille,... auquel s'ajouteront.. au fil des ans, de plus en plus d' anneaux qui  compresseront progressivement  les os du cou et les côtes de la cage thoracique... déformant  la clavicule.    Les raisons qui motivent la pratique varient selon: l'une est de  rendre la femme peu attirante pour les hommes des  autres tribus,  une autre , au contraire, de l' embellir   pour plaire aux mâles de sa tribu.... ou encore pour lui donner  l'allure d'une déesse style  dragon.  Quoiqu'il en soit, cette pratique quand même tout à fait particulière tend maintenant à disparaître  ce qui désole certains qui craignent leurs recettes touristiques s'envoler en fumée.... avec les anneaux.

Une autre coutume encore plus  débilitante physiquement et qui est  ,heureusement, interdite  en Chine depuis l949: celle des pieds de lotus.

Qui fut instaurée sous l'empire des Tang  lorsque l' empereur Kangxi a demandé à sa jeune concubine de se bander les pied pour exécuter en titubant  la danse du lotus.    N'en fallait pas plus pour que    la coutume  un peu barbare  se propage dans le royaume particulièrement  chez les familles de  classe sociale élevée... les jeunes filles n'ayant pas à travailler ben ben fort, donc à se déplacer et à bouger   pour gagner leur vie.   La  coutume visait à restructurer la position des os des pieds à l'aide de bandages fortement  compressant . L'opération initiale de positionnement  débutait  dès l'âge  de 5 ou 6 ans pour s'étendre  sur une période de 2 ans...  Les orteils (sauf le gros orteils) étaient , dans un premier temps, repliés vers la partie centrale du pied  puis, dans un second temps,  le talon  était recourbé  vers la base métarse

au terme de laquelle  le pied devait atteindre   la taille idéalement parfaite   d'un lotus  ( 2 à 3 pouces).


 Pour répondre aux critères de beauté, les petites filles devaient donc subir ce supplice puis, par après,  porter des bandages pour le reste de leur vie afin de garder intacte  la position lotusienne de leur pied.



 les pieds ainsi déformés leur donnaient une démarche chancelante  et chaloupante  qui les rendaient vulnérables et démunies attisant par le fait même  le désir  et l'émotion chez les hommes qui pouvaient se  définir et se voir comme leurs protecteurs.




Les bandes de tissus  étaient changées  et les pieds désinfectés tous les jours de la vie.  La circulation du sang pouvant être fortement entravée  par les bandages posés très serrés, les  orteils pouvaient se nécroser pour finalement  tomber au plus  grand contentement des  familles puisque le pied s'en trouvait d'autant rétréci. 

Avec les femmes aux cous de girafe et celles aux pieds de lotus,  on  est loin de la Gilberte aux grands pieds....ou des poils d'Esther,  mais pas  très loin du héron au long cou qui allait je ne sais où  finalement. . On peut  s'en  désoler ou s'en indigner, mais les chirurgies esthétiques excessives d'aujourd'hui  ne sont pas en reste de ce côté.



Toutes ces déformations physiques ont à voir avec les canons de beauté directement ou subtilement  imposés  depuis toujours dans les sociétés à travers le monde



On est vraiment pas à pied et   loin d'être sorti de l'auberge.








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