Vous avez sûrement entendu parler des femmes aux cous de girafe.... qui vivent dans le nord de le Thailande depuis que leur tribu (kayan labwi) a fui la Birmanie en l984 quand leur village a été brûlé par les militaires birmans.
Dès qu'elle atteint l'âge de 5 ans, un premier anneau est placé autour du cou de la petite fille,... auquel s'ajouteront.. au fil des ans, de plus en plus d' anneaux qui compresseront progressivement les os du cou et les côtes de la cage thoracique... déformant la clavicule. Les raisons qui motivent la pratique varient selon: l'une est de rendre la femme peu attirante pour les hommes des autres tribus, une autre , au contraire, de l' embellir pour plaire aux mâles de sa tribu.... ou encore pour lui donner l'allure d'une déesse style dragon. Quoiqu'il en soit, cette pratique quand même tout à fait particulière tend maintenant à disparaître ce qui désole certains qui craignent leurs recettes touristiques s'envoler en fumée.... avec les anneaux.
Une autre coutume encore plus débilitante physiquement et qui est ,heureusement, interdite en Chine depuis l949: celle des pieds de lotus.
Qui fut instaurée sous l'empire des Tang lorsque l' empereur Kangxi a demandé à sa jeune concubine de se bander les pied pour exécuter en titubant la danse du lotus. N'en fallait pas plus pour que la coutume un peu barbare se propage dans le royaume particulièrement chez les familles de classe sociale élevée... les jeunes filles n'ayant pas à travailler ben ben fort, donc à se déplacer et à bouger pour gagner leur vie. La coutume visait à restructurer la position des os des pieds à l'aide de bandages fortement compressant . L'opération initiale de positionnement débutait dès l'âge de 5 ou 6 ans pour s'étendre sur une période de 2 ans... Les orteils (sauf le gros orteils) étaient , dans un premier temps, repliés vers la partie centrale du pied puis, dans un second temps, le talon était recourbé vers la base métarse
au terme de laquelle le pied devait atteindre la taille idéalement parfaite d'un lotus ( 2 à 3 pouces).
Pour répondre aux critères de beauté, les petites filles devaient donc subir ce supplice puis, par après, porter des bandages pour le reste de leur vie afin de garder intacte la position lotusienne de leur pied.
les pieds ainsi déformés leur donnaient une démarche chancelante et chaloupante qui les rendaient vulnérables et démunies attisant par le fait même le désir et l'émotion chez les hommes qui pouvaient se définir et se voir comme leurs protecteurs.
Les bandes de tissus étaient changées et les pieds désinfectés tous les jours de la vie. La circulation du sang pouvant être fortement entravée par les bandages posés très serrés, les orteils pouvaient se nécroser pour finalement tomber au plus grand contentement des familles puisque le pied s'en trouvait d'autant rétréci.
Avec les femmes aux cous de girafe et celles aux pieds de lotus, on est loin de la Gilberte aux grands pieds....ou des poils d'Esther, mais pas très loin du héron au long cou qui allait je ne sais où finalement. . On peut s'en désoler ou s'en indigner, mais les chirurgies esthétiques excessives d'aujourd'hui ne sont pas en reste de ce côté.
Toutes ces déformations physiques ont à voir avec les canons de beauté directement ou subtilement imposés depuis toujours dans les sociétés à travers le monde
On est vraiment pas à pied et loin d'être sorti de l'auberge.