C'est donc sur fond déprimant de propagation de virus que nous avons pris la route transcanadienne pour revenir vers Montréal, que l'on avait quitté 2 semaines auparavant.
La voiture full de vêtements, d'ordi. d'écrans et tutti quanti, nous avons amorcé notre long périple en nous demandant avec un tantinet d'anxiété si les hôtels que nous avions préalablement réservés seraient toujours prêts à nous accueillir et si les portes du Québec nous seraient toujours ouvertes à notre arrivée.
Un oeil sur le cel pour l'info, l'autre sur la route pour la conduite, nous avons parcouru le trajet de 3,739 kilomètres... en implorant bien humblement Mercure, le dieu des voyages, de bien vouloir nous protéger et de nous mener à bon port.
De Calgary
à la Saskatchewan (757 km), la route se déroulait comme un long ruban sombre sur fond de ciel bleuté et ennuagé.
Tout au long du chemin, un paysage comme un tableau en aplat.... où se tracent parfois de légères courbes
et sur lequel , par intermittence, dans un long et réconfortant silence, des trains se déplacent
A la fin de la journée, nous avons atteint Régina, la capitale ....... ..
La Saskatchewan était , depuis toujours , une terre occupée par les amérindiens dont ils furent chassés par les européens . Terre également autrefois peuplée de 60 millions de bisons qui furent décimés par les nouveaux arrivants (il n'en reste que 600) comme furent repoussés les aborigènes dans des réserves. La Saskatchewan compte aujourd'hui plus de l,130,000 habitants.
Écoutant les judicieux conseils d'Irène, ma grande et précieuse amie, nous profitons de notre arrêt saskatchewanais pour faire quelques provisions au Safeway au cas où nous en aurions besoin.
Tout près du Safeway , des policiers en train de maîtriser un itinérant amérindien qui n'en avait nul besoin.
Un nuit pour récupérer et me voilà de nouveau derrière volant , nous dirigeant vers Winnipeg la capitale du Manitoba à 572 km
Le paysage déjà relativement plat, se fait de plus en plus linéaire et pour cause: le Manitoba est avant tout producteur de blé et de céréales... Manitoba, le grenier canadien.
Le territoire occupé maintenant par Winnipeg, la capitale du Manitoba, a été pendant 6000 ans habité par les
les assiniboines
les crees
les denes
jusqu'à ce que , au l9ième siècle , la compagnie de la baie du d'Hudson et les explorateurs anglais viennent s'y établir empiétant progressivement sur leur territoire. Les entrepreneurs français, pour leur part, adoptèrent plutôt la région de Saint Boniface.
Vers l822, les cultivateurs anglais envahirent également la région, alors occupée majoritairement par les métis ( mix indigène- européen qui avaient leur culture et leur language propres), et en réclamèrent propriété. Les métis sous la direction de Louis Riel
avec l'annexion du Manitoba à la fédération gouvernementale canadienne , dont elle devint à 5ème province, et avec l'exécution de Louis Riel.
Au matin de notre 3ème journée de voyage, ce fut le départ pour Thunder Bay ( Ontario)
que l'on devait atteindre après 701 kms de route.
La température se fit soudainement plus froide . Les routes qui parcourent tortueusement les montagnes, se glacèrent. Les conditions de conduite se sont détériorées.. Ne voulant pas être en reste le vent, par intermittence, se levait projetant sur la route la neige accumulée en bordure.
C'est dans ce contexte peu intéressant , et avec des pneus quatre saisons, que, pendant 6 à 7 heures, nous avons parcouru la transcanadienne qui semblait, interminablement, faire le tour du Lac Supérieur
suivant par bout les grattes qui, malgré le ralentissement qu'elles imposaient, étaient accueillies comme une bénédiction.
Une préoccupation permanente: ne pas manquer d'essence , les stations se faisant rares
en montagne.
perte de contrôle.... pour finalement s'engouffrer dans un banc de neige
La collaboration de l'occupante de la station fut minimale pour ne pas dire inexistante.
Refusant de nous venir en aide et m'interdisant de manière impérative voire excessive d' entrer dans la station malgré le froid glacial et mes vêtement peu appropriés pour l'affronter. Mercure dans sa grande générosité appela un ange à la rescousse qui, à l'aide d'un cordage, tira notre véhicule de la fâcheuse position dans laquelle il avait été coincé. Nous permettant de reprendre la route vers Thunder Bay.
"Thunder bay is about as "confortably isolated as you can get" . Un retour vers un tout petit brin de civilisation après un long voyage dans un univers hivernal C'est dans un hôtel sleep in, isolé et éloigné de la ville que nous avons passé la nuit
Sudbury,une région désertique qui, suite à la découverte de nickel et de cuivre, se transforma soudainement en ville minière. Et dont l'environnement fut un peu amélioré grâce à la plantation de 30 millions d'arbres. Sudbury une ville triste et sans grand attrait touristique.
Tout au long du voyage, l'ombre persistant du coronovirus. Musées, restos, sites fermés, hôtels désertés, petits déjeuners quasiment inexistants..
C'est, donc, au bout de 5 jours de conduite automobile , et plus de 3,800 km de route que nous avons finalement et, avec un large sourire, franchi la ligne d'arrivée du Québec.
D'ouest en est, sous l'aile protectrice de Mercure, nous avons religieusement suivi la route transcanadienne qui nous a conduits d'un bout à l'autre du Canada , le covid 19 étroitement collé aux portières de notre blanche Honda. Nulle fuite possible, que des précautions à prendre pour l'éviter . On n'échappe pas au destin: le nôtre a fait en sorte que nous avons quitté l'Alberta dans un contexte difficile pour entrer dans un autre qui l'est tout autant.
Mais selon notre adage : dans le pire des cas, vaut mieux être malade chez soi qu'à l'autre bout du du monde ou du Canada.
10 h 36 - 29-03-2020 - On pourrait intituler ce blogue "Petite histoire d'Ouest en Est". C'est quasiment le même voyage de Desgroseillers et Radisson mais à l'envers (ou est-ce que je me trompe?????). Le principal c'est que vous soyez arrivés sains et saufs.
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