mercredi 25 mars 2020

sur le chemin du coronovirus: d'ouest en est

poussés par le vent froid,  mais surtout par celui de la panique reliée  au covid19... qui, il m'a semblé,   se déplaçait quasiment aussi vite que l'auto,  laissant ses traces  de pandémie un peu partout à travers le Canada.

C'est donc  sur fond  déprimant  de propagation de virus que nous avons   pris la route transcanadienne pour revenir vers Montréal,  que l'on  avait quitté 2 semaines auparavant.


La voiture full de vêtements, d'ordi.  d'écrans et tutti quanti,  nous avons amorcé notre long périple  en nous demandant avec un tantinet d'anxiété  si les hôtels que nous avions préalablement réservés  seraient toujours prêts à nous accueillir  et si les portes du Québec nous seraient toujours  ouvertes à notre arrivée.

Un  oeil sur le cel pour l'info, l'autre sur la route pour la conduite,  nous avons parcouru le  trajet de  3,739 kilomètres... en implorant   bien humblement Mercure, le dieu des voyages, de bien vouloir nous protéger et de nous mener à bon port.

 De Calgary


à la Saskatchewan (757 km), la route se déroulait comme un long ruban  sombre  sur fond de ciel bleuté et ennuagé.



Tout au long du chemin, un paysage comme un tableau  en  aplat.... où se tracent parfois de légères courbes

et sur lequel , par intermittence,   dans un long et réconfortant silence, des trains  se déplacent

A la fin de  la journée,   nous avons atteint Régina, la capitale ....... ..




La Saskatchewan était , depuis toujours , une terre occupée  par les  amérindiens  dont ils furent chassés par les européens .   Terre également  autrefois peuplée de  60 millions de bisons qui furent décimés par les nouveaux arrivants (il n'en reste que 600)   comme  furent repoussés les aborigènes dans des réserves.   La Saskatchewan compte  aujourd'hui plus de l,130,000 habitants.

Écoutant les judicieux conseils d'Irène, ma grande et précieuse amie, nous profitons de notre arrêt saskatchewanais  pour faire  quelques  provisions au Safeway au  cas où nous en aurions besoin.
Tout près du Safeway , des policiers en train  de maîtriser un itinérant amérindien qui n'en avait nul besoin.



Un nuit pour récupérer  et me voilà  de  nouveau  derrière  volant ,  nous dirigeant vers Winnipeg la capitale du Manitoba à 572 km

Le  paysage  déjà relativement plat, se fait  de plus en plus linéaire et pour cause:  le Manitoba est avant tout producteur de blé et de céréales...  Manitoba, le grenier canadien.




Le territoire occupé maintenant par  Winnipeg, la capitale du Manitoba,   a été pendant 6000  ans habité par les

 les assiniboines
les crees
les denes

jusqu'à ce que , au l9ième siècle , la compagnie de la baie du d'Hudson et les explorateurs anglais viennent s'y établir   empiétant progressivement sur  leur territoire.  Les entrepreneurs français, pour leur part,  adoptèrent plutôt  la région   de Saint Boniface.


Vers l822,  les cultivateurs anglais envahirent également la région,  alors occupée majoritairement  par les métis ( mix indigène- européen qui avaient  leur culture et leur language propres), et en réclamèrent propriété. Les métis sous la direction de Louis Riel


se rebellèrent  contre cette appropriation. La lutte entre anglais et métis prit  finalement  fin
avec l'annexion du Manitoba à la fédération gouvernementale  canadienne , dont elle devint à 5ème province,  et  avec l'exécution de Louis Riel.

Au matin de notre 3ème journée de voyage,  ce fut  le départ pour Thunder Bay ( Ontario)
que l'on devait atteindre  après 701 kms de route.

La température se fit soudainement plus froide . Les routes  qui parcourent tortueusement les montagnes, se glacèrent. Les conditions de conduite  se sont détériorées.. Ne voulant pas être en reste le vent, par intermittence,   se levait projetant  sur la route   la neige accumulée en bordure.
C'est dans ce contexte peu intéressant , et avec  des pneus quatre saisons, que, pendant 6 à 7 heures, nous avons parcouru  la transcanadienne qui semblait, interminablement, faire le tour du  Lac Supérieur



suivant par bout les grattes qui, malgré le ralentissement qu'elles imposaient, étaient  accueillies comme une bénédiction.

Une  préoccupation permanente:   ne pas manquer d'essence , les stations  se faisant rares
en montagne.

En ayant  repéré une: ralentissement, freinage sur glace vive,
perte  de contrôle.... pour finalement s'engouffrer dans un banc de neige

La collaboration de l'occupante de la station fut minimale pour ne pas dire inexistante.
Refusant de nous venir en aide et m'interdisant de manière impérative voire excessive d' entrer dans la station malgré le froid glacial et mes vêtement peu appropriés pour l'affronter.  Mercure dans sa grande générosité appela un ange à la rescousse  qui, à l'aide d'un cordage, tira  notre véhicule de la fâcheuse position dans laquelle il avait été coincé. Nous permettant de reprendre la route vers Thunder Bay.

 "Thunder bay is about as "confortably isolated as you can get" .   Un retour vers un tout petit brin de  civilisation après un long voyage dans un univers hivernal C'est dans  un hôtel sleep in, isolé et éloigné de la ville que nous avons passé la nuit







et où, assis sur le bord du lit,  nous avons pris la décision de passer outre  l'arrêt prévu à   Sault Sainte Marie (699kms de Thunder bay) et de  nous diriger directement vers Sudbury (331kms de Thunder Bay).   Un trajet  de ll hrs




Sudbury,une région désertique qui, suite à la découverte de nickel et de cuivre,  se transforma soudainement  en ville minière.  Et dont l'environnement fut  un peu amélioré grâce à la plantation de 30 millions d'arbres. Sudbury une ville triste  et sans grand attrait touristique.

Tout au long du voyage, l'ombre persistant du coronovirus.   Musées, restos, sites fermés,  hôtels désertés, petits déjeuners quasiment inexistants..

C'est, donc, au bout de   5 jours de conduite automobile , et plus de 3,800 km de route que nous avons finalement et, avec un large sourire, franchi la ligne d'arrivée du Québec.

D'ouest en est,  sous l'aile protectrice de Mercure, nous avons religieusement   suivi la route  transcanadienne qui nous a conduits  d'un bout à l'autre du Canada , le covid 19  étroitement collé aux portières de notre blanche Honda.     Nulle fuite possible, que des précautions à prendre pour l'éviter .  On n'échappe pas au  destin: le nôtre a fait en sorte que nous avons quitté l'Alberta dans un contexte difficile  pour entrer dans un autre qui l'est tout autant.
Mais selon notre adage :   dans le pire des cas, vaut mieux être malade chez soi qu'à l'autre bout du du monde ou du Canada.


1 commentaire:

  1. 10 h 36 - 29-03-2020 - On pourrait intituler ce blogue "Petite histoire d'Ouest en Est". C'est quasiment le même voyage de Desgroseillers et Radisson mais à l'envers (ou est-ce que je me trompe?????). Le principal c'est que vous soyez arrivés sains et saufs.
    Mimi

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